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'Living the eternity ahead'

The starting point is probably these old papers that don't exist anymore. They are still blank and piling up in cupboards as if time never existed. Thanks to flea markets and the generosity of my suppliers, with more silver salts, they offer a variety of tones and textures that nowadays analogical papers would be pale of.

When in contact with my "infectious developer", they reveal themselves beautifully, and often, I think to myself; It's like wine, the older, the better - when I open a sleeve, I start by smelling it…

Lith development works a bit like myself. First nothing happens, you wonder if the paper has been enlightened on the emulsion side, then a pale spooky image appears slowly, but you still can't tell where you're going. When the first black spot arrives, it all starts rushing up exponentially. Obsessively, the infection spreads all over the paper as the image appears.

Finally you can see it, that idea you once had, this vibration you felt, this feeling of knowing something ; this metaphorical incarnation of life or was it the one before?

EXPOSITIONS / REPRESENTATIONS

2016 Exposition collective “Pictorial Vibes” avec Picto Bénélux à la galerie du Studio Baxton, Bruxelles

2015 Exposition “Habit, habitat, habité” à Louvain la Neuve et Ramillies sur le thème de l'habitat Léger dans le Brabant wallon

Exposition collective “Les femmes sont belles” à la Box Galleries Bruxelles Exposition collective du Ten Weyngaert Photoclub au centre culturel ten Weyngaert à Bruxelles

2014 Exposition et sortie du Livre Bonom le singe boiteux à l'ISELp en collaboration avec la maison d'édition CFC 2013 participation au parcours d'artiste Hemelvaart à Dilbeek

2012 Exposition Urban Survivors organisé par Médecins Sans Frontière – Gallerie TAG, passage Rogier

Exposition personnelle « la peinture de BONOM au temps moderne des cavernes » au Cinema Nova 2011

Collaboration avec BONOM au musée d'Ixelles dans le cadre de l'exposition collective Explosition, l'art du Graffiti à Bruxelles »

2011 Exposition personnelle « LaValse des Marolles » au home des Ursulines

Exposition personnelle « Les jours s'en vont, je demeure » au Musée des Enfants et au théâtre Océan Nord

2010 Exposition personnelle "Le reflet de l'inconscient" au centre culturel « la Méteo » à Louvain la neuve

Exposition personnelle « Concrete Dreams » à Heilbronn et à Cologne en Allemagne

2009 Exposition collective Le box à Malmö en Suéde 2008 Exposition collective à la Culture Fabriek à Esh sur Alzette au Luxembourg

2007 Exposition collective sur la Culture Skate au centre culturel de Chelles en banlieue Parisienne et à la Bibliothèque flamande d'Ixelles

2006 Exposition personnelle Pélerinage à la Mecque du skateboard à la Friche de Marseille et au skatepark d'Eindoven

EXPERIENCES PROFESSIONNELLES

2013 Création avec Myriam Clericuzio du projet Mémoire des Ursulines, réalisation de portrait parlant en collaboration avec BNA – BBOT. Organisation d'un thé dansant intergénérationnel

2012 Photographe pour le Centre Culturel du Brabant Wallon pour le projet Face à face avec la collaboration du M muséum Leuven.

2011 Photographe pour le Centre Culturel du Brabant Wallon du projet chantier avec l'artiste Olivier Praët, réalisation des clichés en studio et mise en place de l'expo.

2010 Photographe d'un projet de théâtre intergénérationnel avec l'ASBL Entr' Age; Réalisation des clichés, développement des films et réalisation des tirages

2009 Création et organisation de l'exposition collective le square des Ursulines de zéro à Aujourd'hui . Publication d'une brochure retraçant l'histoire du site

2008 Organisation d'un atelier photographique argentique à Ayacucho (Pérou) Construction d'un skatepark en béton avec ses futurs utilisateurs, atelier photographique participatif et réalisation sur place des tirages et exposition le jour de l'inauguration

2007 Réalisation et publication du dépliant artistique This is our full circle sur la construction du skatepark de Namur par le collectif BRUSK 2004 - 2009 publication de nombreux articles (photo et texte) dans des revues spécialisées sur le skateboard en Belgique, France et aux Etas Unis

Nietzsche disait que « connaître quelque chose sur le mode de la beauté, c’est nécessairement la connaître sur le mode de l’erreur ».

Pour rentrer dans l’univers de Ian Dykmans, il faut comprendre en premier lieu sa relation intime avec l’erreur provoquée ou venant d’une maladresse initiale, une certaine fascination pour les coïncidences qui peuplent nos quotidiens. Pour suivre sa démarche, « sérendépityque » dirait les anglais, il faut avant toute autre considération s’intéresser à sa pratique et à sa méthode de fabrication des images ; une production centrée autour de la double injonction de l’événement et du corps : susciter ou accueillir l’inattendu d’un instant et, à travers la durée du laboratoire et de ses expérimentations, des tâtonnements et des tours de main successifs, contradictoires parfois, expulser une image complexe, imprédictible.

Ian développe avec un révélateur « Lith », sorte d’infection virale de points noirs qui se multiplient sur des papiers vivants. Les photographies de Ian naissent d’un dialogue où se mêlent les voix superposées du produit chimique Lith, de vieux papiers récupérés dans les greniers de particuliers ou glanés au marché au puce (papiers démobilisés des circuits économiques et standardisés, papiers mémoire), les mains de Ian et les probables suspendus sur ses pellicules.

De cette difficile interaction, tohu bohu accompagné mais jamais circonscrit, Ian Dykmans génère non des images mais une manière d’habiter le monde. Il le dit à sa façon : « plus on enlève de la visibilité à l’image, plus on détériore sa lecture, plus elle semble habitée ». Son cheminement ne consiste donc pas en une capture de la réalité mais marque une volonté de l’apprivoiser en respectant sa complexité et sa nature mouvante : un flux qu’il faut s’abstenir de domestiquer sous peine de la dénaturer.

Son esthétique est plus proche du corps que de l’intellect. Jacques Rancière dit : « Aïsthesis : une manière d’être affectée par un objet, un acte, une représentation, une manière d’habiter le sensible ». Autrement dit, ce qui est important ce n’est pas ce que l’œuvre d’art représente, mais ce qu’elle transforme. Il faut se perdre dans les photographies de Ian comme dans une vieille forêt, parce que cet abandon ou cette errance de l’œil implique un déplacement du regard, induit un écart entre le visible et l’apparaissant. (Pascal Quignard tiré de son ouvrage : La nuit sexuelle). « Il y a une cité divine derrière la cité humaine et qui hante toutes les vies et qui a trait à l’animalité, qui est toujours nue : le monde utérin. Sombre, jaillissant, originaire, sexuel. Il y a une cité sous le monde. Vieille cité des mangés, des disparus, des morts, des enfants, des absents – vieille forêt – Nature ». (Pascal Quignard La nuit sexuelle)

Il reste à dire que le travail de Ian Dykmans est politique, si on concède que la politique consiste à mettre en œuvre une sorte d’orthopédie des corps, un besoin de les discipliner et de recouvrir nos peaux d’un tissu social. Ses photos ne sont pas nostalgiques mais elles cherchent à questionner nos couches de conformisme et nos habits manichéens. Ian Dykmans aimerait briser quelques masques ; quelques unes de ces idoles édulcorées de la communauté contemporaine des images mercantiles.

Ni retour, ni archéologie : il souhaite juste faire affleurer d’autres possibilités, un « différend » : « nous pouvons toujours dériver, engendrer autre chose que ce qui est, même sans viser un terme ». Jean François Lyotard.

Texte Sébastien Marandon

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